NOTRE RECHERCHE À L’INSAR 2023

Nous avons présenté nos recherches lors de la réunion annuelle de l'International Society for Autism Research (INSAR 2023) à Stockholm.

LE LIEN ENTRE L'ALEXITHYMIE, L'ATTENTION SOUTENUE ET LA RÉGULATION DES ÉMOTIONS CHEZ LES ENFANTS AUTISTES

Andreia P. Costa et Georges Steffgen (POSTER)

 

Dr. Andreia Costa a présenté ses recherches sur le lien entre l’alexithymie, l’attention soutenue et la régulation des émotions chez les enfants autistes.

Des recherches antérieures ont montré que l’attention peut être utilisée pour réguler les émotions. Les enfants autistes qui ont des difficultés à prendre conscience de leurs émotions (c’est-à-dire l’alexithymie) ont tendance à se concentrer davantage sur les informations négatives ou non pertinentes. On peut donc supposer que l’alexithymie peut avoir un impact négatif sur le développement de l’attention, ce qui peut entraîner une moins bonne régulation des émotions. L’étude visait à analyser le lien entre l’alexithymie et la capacité d’attention des enfants autistes, ainsi que leur rôle dans la capacité de régulation des émotions des enfants. L’étude a inclus 37 enfants autistes et 41 enfants neurotypiques âgés de 3 à 13 ans, ainsi qu’un parent de chaque enfant.

Comme prévu, les enfants autistes présentent des stratégies de régulation des émotions plus disruptives et moins passives, une plus importante alexithymie et une attention focalisée plus faible. Dans le même temps, on a constaté que des niveaux plus élevés d’attention soutenue étaient liés à des stratégies de régulation des émotions moins disruptives et plus passives. L’alexithymie n’a eu aucun impact sur l’attention et n’a pas contribué à expliquer la capacité de régulation des émotions. Les analyses de régression ont révélé que la durée de l’attention soutenue pouvait prédire l’utilisation de stratégies disruptives et passives au-delà du diagnostic d’autisme. Cependant, l’alexithymie n’y contribue pas.

LE BIEN-ÊTRE PSYCHOLOGIQUE DES PARENTS : COMPARAISON ENTRE LES ENFANTS AUTISTES, LES ENFANTS AVEC PARALYSIE CÉRÉBRALE ET LES ENFANTS NEUROTYPIQUES, DU NOURRISSON À L'ADULTE

Maïte Franco, Lisa Marie Zeuch, et Andreia P. Costa (POSTER)

 

M.Sc. Maïte Franco a présenté ses recherches sur le bien-être psychologique des parents.

La parentalité apporte de nombreuses joies, mais elle peut aussi être très exigeante, en particulier pour les parents d’enfants avec un développement atypique. La recherche montre que ces parents ont tendance à avoir une santé mentale et un bien-être psychologique plus faibles que les parents d’enfants neurotypiques. Cela peut être dû à plusieurs facteurs, tels que les coûts financiers supplémentaires, les possibilités d’emploi réduites et les contacts sociaux limités. En outre, les inquiétudes concernant l’avenir de l’enfant et la gestion de comportements difficiles tels que l’agression, l’hyperactivité et la défiance peuvent avoir une influence négative sur leur bien-être. Notre étude a comparé, à l’aide d’un questionnaire en ligne, les niveaux d’anxiété, de stress, de dépression, de résilience et de bien-être général de 187 parents, dont 49 parents d’enfants autistes, 110 parents d’enfants neurotypiques et 28 parents d’enfants avec paralysie cérébrale. Les enfants étaient âgés de 2 mois à 41 ans.

Les analyses différentielles ont montré une différence significative entre les groupes pour les cinq variables de résultats (c’est-à-dire l’anxiété, le stress, la dépression, la résilience et le bien-être général) en fonction du diagnostic de l’enfant. Cela signifie que les parents d’enfants autistes et d’enfants avec paralysie cérébrale éprouvent un bien-être psychologique plus faible que les parents d’enfants neurotypiques. En outre, les parents d’enfants autistes et d’enfants avec paralysie cérébrale sont significativement plus anxieux, et les parents d’enfants autistes sont significativement moins résilients que les parents d’enfants neurotypiques ou d’enfants avec paralysie cérébrale. En utilisant une analyse de régression linéaire multiple, nous avons également constaté que certaines caractéristiques des parents (c’est-à-dire les taux de dépression, de stress et de satisfaction à l’égard du revenu), ainsi que l’âge de l’enfant, étaient des facteurs prédictifs du bien-être général des parents.

ROBOTS ET TABLETTES : COMMENT LES ENFANTS AUTISTES SE COMPORTENT-ILS ET QUE PRÉFÈRENT-ILS ? UNE ÉTUDE PRÉLIMINAIRE

Louise Charpiot, Andreia P. Costa, Eva Nittenwilm, Stefan Martins, Dana Paulus, Catarina Godinho, Meret Hoffman, Maria Vintila, et Georges Steffgen (POSTER)

 

Dr. Andreia P. Costa a également présenté la recherche de M.Sc. Louise Charpiot sur les performances autistiques d’enfants équipés d’un robot ou d’une tablette.

Les soins et l’éducation des personnes autistes peuvent poser des problèmes de coût, d’accessibilité et de roulement. Les robots présentent des avantages potentiels en matière de thérapie, d’éducation, de transfert de connaissances et d’accessibilité aux soins, mais ils ne sont pas largement disponibles, ne sont pas faciles à utiliser et peuvent être coûteux. Bien que les robots offrent une expérience multimodale qui pourrait jouer un rôle important dans les relations interpersonnelles, il n’est pas certain qu’ils soient aussi bénéfiques que les tablettes qui présentent des avantages similaires. Notre étude a porté sur les différences qui peuvent exister entre l’utilisation de ces deux technologies, sur la façon dont les enfants autistes interagissent avec chaque appareil et sur la manière dont ils les apprécient. Onze garçons autistes âgés de 9 à 17 ans ont écouté deux histoires fournies soit par un robot, soit par une tablette.

Les analyses statistiques n’ont montré aucune différence en ce qui concerne la proximité et le regard des enfants. Alors que les enfants ne différaient pas significativement en termes de précision pour les questions de mémoire concernant l’histoire fournie, ils ont montré plus de comportements stéréotypés et répétitifs lorsqu’ils interagissaient avec le robot qu’avec la tablette. En outre, les enfants ont exprimé une préférence claire pour la tablette (72,7 %) par rapport au narrateur robot (27,3 %) et ont déclaré qu’ils préféraient travailler avec une tablette (90,9 %) plutôt qu’avec leur professionnel habituel (9,1 %) ou avec le robot (0 %). Cette préférence pour les tablettes pourrait s’expliquer par le fait qu’elles sont plus faciles à utiliser et plus familières, et que les enfants ont peut-être déjà eu l’occasion d’interagir avec elles.

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