Parmi les différentes problématiques psychiatriques qui constituent des facteurs de risque de suicide, les troubles de l’humeur tels que la dépression sont parmi les plus fréquents. Considérant les taux généralement élevés de dépression signalés chez les personnes avec autisme, la dépression doit être prise en compte lors de l’évaluation des facteurs de risque de suicide chez les personnes autisme. D’autant plus par le fait que pour les personnes avec autisme il a été montré que la simple présence du facteur de la dépression, sans présence d’autres facteurs, suffit pour augmenter leur risque de suicide.
Cependant, la combinaison de la dépression avec des autres facteurs de risque supplémentaires peut particulièrement prédisposer les personnes autistes à la suicidalité. Chez les adultes avec autisme, il a été constaté que ceux qui souffrent de dépression ont des capacités cognitives et des aptitudes sociales plus élevées, ce qui suggère qu’être davantage conscient de ses propres défis, tels que la difficulté à interagir socialement, peut conduire à un risque plus élevé de dépression.
L’âge et le sexe ont également été identifiés comme des facteurs pertinents de suicidalité avec des caractéristiques particulières chez les personnes avec autisme. En 2018 l’OMS a évoqué que dans la population générale, les taux de suicide sont les plus faibles chez les personnes de moins de 15 ans et les plus élevés chez les personnes âgées de 70 ans ou plus. En 2013 d’autres études ont démontré que pour les personnes avec autisme, le fait d’avoir moins de 10 ans est un facteur de protection contre la suicidalité. Cependant, une étude qui a été réalisée sur une période de 20 ans, basée sur la population autiste qui se trouve à Utah aux États-Unis, a démontré en 2019 que les jeunes avec autisme ont deux fois plus de chances de mourir par suicide que les jeunes sans autisme. En ce qui concerne le sexe, parmi les personnes autistes, différentes études publiées entre 2009 et 2016 ont montré que le fait d’être un homme est un facteur de risque de suicide, alors que les femmes avec autisme présentant une déficience intellectuelle ont un risque plus élevé de mortalité prématurée. Par la même étude de 20 ans qui a été réalisée à Utah, il a également pu être constaté qu’au cours des dernières années (2013-2017), les femmes avec autisme étaient trois fois plus susceptibles de mourir par suicide que les femmes sans autisme.